Q/R Formations Ypia
QUESTIONS et REPONSES
Sont publiées ici les questions et réponses données aux participants qui peuvent avoir un intérêt pour tous.
Questions de Jérôme, créateur d’une savonnerie artisanale
Question : J’ai fait un prévisionnel et mon objectif, pour me verser un salaire, est de vendre 1000 savons par mois. Combien de savons dois-je faire en une seule fabrication et combien d’heures vais-je y passer ? Avec quel matériel puis-je atteindre mon objectif en minimisant l’investissement de départ ?
Réponse : Tout d’abord, bravo pour le travail sur le prévisionnel qui est indispensable pour se fixer un objectif clair. Pour pouvoir consacrer le maximum de temps à la vente, ce qui est particulièrement important au début, Ypia vous recommande de passer au maximum deux demi-journées par semaine à la fabrication. Une demi-journée pour fabriquer et une demi-journée pour démouler, découper, mettre en cure et nettoyer. Pour atteindre cet objectif d’une seule fabrication d’environ 250 savons par semaine en un seul batch, sans investissement important, on peut opter soit pour 3 marmites de 10l, soit pour un maturateur à miel avec un robinet en bas de 30l. Attention, pour nettoyer un contenant de 30l, il faut un évier plus large que les éviers standard. Une marmite de 10l rentre dans un évier standard.
Question : Comment répartir la charge de mon salaire sur chaque produit ? Combien d’heure et à quel taux horaire ?
Réponse : Il est difficile, dans une TPE, d’essayer de répartir la masse salariale sur chaque produit en fonction d’un coût horaire de salaire chargé. Il est plus aisé et très utile, avant de démarrer, de se fixer un objectif annuel de masse salariale en fonction de la rémunération que l’on veut se verser. Cela permet d’estimer un chiffre d’affaire annuel (ventes) qui couvre son salaire, ses charges fixes et le coût de revient de ses produits. On peut ensuite transformer ce chiffre d’affaire annuel en nombre d’unité à vendre annuellement, puis mensuellement, puis par semaine. C’est sans doute ce que vous avez fait pour aboutir à un objectif de 1000 savons par semaine.
Question : Faut-il couvrir les moules pour éviter la phase de gel visible dans les savons ?
Réponse : La phase de gel est la conséquence d’une montée en température importante dans le moule. La réaction de saponification est exothermique, elle produit de la chaleur. Le résultat de cette montée en température est une texture et une couleur légèrement différente, en général dans le milieu du moule, là où il a fait le plus chaud. En fonction du type de moule, le résultat est différent et il peut être nécessaire de couvrir ou enrober dans un matériau comme le polystyrène un gros moule pour que la chaleur se répartisse dans tous le moule plutôt que seulement au milieu. Dans les moules de type barre de 1,8kg en PEHD, cela n’est pas nécessaire. Mais chaque savonnier adopte le protocole qui donne le meilleur résultat. Il n’y a que l’expérience et les tests qui valent.
Question : Faut-il faire quelque chose pour éviter un dépôt de « cendre de soude » sur le savon ? Les emballer dans du film ?
Réponse : La cendre de soude correspond à une légère pellicule grise qui se forme à la surface du savon dans les premiers jours de cure. Elle ne présente pas de risque pour l’utilisateur mais est inesthétique surtout si le savon est coloré. Les explications varient, de même que les mesure à prendre pour s’en prémunir. L’expérience de la savonnerie Ypia est qu’il est plus efficace de changer les proportions de corps gras dans la formule que d’essayer de lutter contre ce phénomène. Le constat étant que certaines formules produisent presque systématiquement de la cendre de soude et d’autre jamais. Pour Ypia, il n’est pas question d’utiliser du film plastique pour des raisons écologiques. Les tests de stabilité, à faire dès les essais labo et ensuite sur les essais pilote (taille réelle de fabrication) permettent de vérifier si ce phénomène se produit et si c’est le cas, de changer un peu la formule jusqu’à ce qu’ils ne se produisent plus.
Question : Un de mes savons dont j’ai pris le ph avait un ph de 10, est-ce normal, puis-je le commercialiser ? Faut-il utiliser un ingrédient pour faire baisser le ph des savons ?
Les savons ont un ph basique. On peut considérer que le savon est conforme lorsqu’il a un ph entre 8 et 10. Il est vrai que la peau a un ph acide, environ 5,5 et en conséquence le savon va déséquilibrer momentanément le ph de la peau. Mais il s’agit d’un produit rincé, ce n’est donc pas gênant tant qu’on ne laisse pas poser le savon sur la peau. L’objectif d’un savon de toilette est de laver en douceur, sans décaper la protection naturelle de la peau, c’est à dire le film hydrolipidique que la peau produit pour empêcher l’eau contenu dans le derme de s’évaporer. Un savon SAF surgras dont on a diminué le pouvoir lavant présente cette qualité de laver sans décaper. Cela compense largement le ph basique. Il vaut mieux, selon Ypia, pour la toilette quotidienne d’une peau normale, un savon surgras SAF au ph de 8,5/9 qu’un produit nettoyant aux tensioactifs plus détergents ayant un ph acide. Il ne semble donc pas utile de chercher à faire descendre le ph des savons en dessous des 8,5/9 habituellement constatés après la cure. Plus les peaux sont sensibles, plus il est pertinent de surgraisser le savon, quitte à le durcir avec un additif si le surgraissage le rend plus mou. Un savon dont le ph est de 10 est à la limite supérieure de la plage de conformité. Il faut vérifier qu’aucune erreur n’a été faite dans la formule ou lors des étapes de fabrication. Un ph trop basique pourrait indiquer que le savon est caustique (contient encore de la soude). Pour prendre le ph des savons, reportez-vous à l’excellent article que Monsieur Laurent Bousquet a publié à ce sujet sur son blog, l’Institut du savon. Il faut faire une dilution d’un petit morceau de savon dans un peu d’eau, remuer un peu et prendre le ph dans la dilution. Un phmètre est un bon outil pour prendre le ph mais c’est un instrument de mesure qu’il faut maitriser avec des solutions étalons. Au démarrage on peut se contenter de papier ph de qualité et faire un double contrôle avec un intervalle ph 1-14 et un autre 5,6-9 par exemple.
Question : Quelle Date de durabilité minimum ou quelle Période Après Ouverture pour mon savon ?
Réponse : C’est votre évaluateur sur la sécurité du produit cosmétique qui estime la DDM et la PAO. Les évaluateurs se basent généralement sur votre étude de stabilité pour estimer si la DDM dépasse 30 mois et ensuite utilisent une méthode théorique par critères (méthode cosmed) pour estimer la PAO. Pour les savons, Laurent Bousquet, évaluateur, estime que sa formule est stable par nature et il ne demande pas au fabricant une étude de stabilité pour l’estimer.
Question : Quelles sont les dégradations prévisibles de la qualité du savon après la cure comme par exemple le rancissement ? Que peut-on faire pour s’en prémunir ?
Réponse : En effet, certains corps gras sont sensibles à l’oxydation et peuvent rancir dans le savon, cela produisant une odeur caractéristique de rance et des taches orangées dans le savon. Même s’il n’y a pas de risque pour l’utilisateur, on peur considérer que la qualité organoleptique et sensorielle du savon n’est plus conforme. Pour éviter ce risque d’oxydation, il est pertinent d’insérer dans la formule un anti-oxydant, comme des tocophérols (vitE). Attention à ne pas confondre anti-oxydant et conservateur. Un conservateur contient le développement micro-bactérien. Le savon solide n’est pas un produit sensible au développement micro bactérien et ne nécessite pas l’ajout d’un conservateur. Attention cependant à la qualité microbiologique des ingrédients, notamment aqueux (eau, lait animal, lait végétal, ..). Attention également aux conditions d’utilisation du savon solide. Si celui-ci n’est pas, chez l’utilisateur, conservé au sec dans un porte-savon adapté, sa qualité microbiologique pourrait être compromise, le savon se gorgeant d’eau et devenant un milieu propice au développement micro bactérien. Le fabricant a la possibilité d’indiquer sur l’étiquette ou dans une notice d’information au client de préciser cette précaution d’emploi : « garder le savon au sec sur un porte-savon adapté ». L’odeur et la couleur peuvent évoluer dans le temps, il est important de suivre ces critères dans l’étude de stabilité pour vérifier leur conformité.
Question : Y a-t-il une durée minimale ou maximale pour la cure des savons ?
Réponse : La cure permet de faire sécher les savons. Plus ils sèchent, plus ils sont agréables à utiliser. On peut convenir que 3 semaines est un temps de cure correct mais selon la formule, le surgraissage, le type de corps gras, la quantité d’eau, les savons peuvent nécessiter un temps plus long de cure.
Question : Quelle eau puis-je utiliser ?
Réponse : L’eau est une matière première comme un autre et le fabricant doit connaitre sa qualité microbiologique. L’évaluateur sur la sécurité de votre formule vous demandera un bulletin d’analyse de l’eau pour valider votre formule, ce qui est un peu difficile à obtenir d’une eau déminéralisée par exemple. Il est donc plus aisé d’utiliser l’eau du réseau potable pour laquelle on a annuellement une analyse mise à la disposition des clients. Une eau très minérale ou très calcaire n’est pas recommandée mais il faut faire des tests pour vérifier si cela est vraiment gênant.
Question : quels ingrédients utiliser pour colorer mes savons ?
Vous pouvez utiliser des épices, des argiles, des micas du moment que le fournisseur peut vous transmettre les informations règlementaires permettant d’en évaluer la qualité, la pureté (pour les poudres) et la composition exacte (en pourcentage si mélange de plusieurs ingredients).
Question : quels parfums utiliser pour mes savons ?
Les parfums peuvent être d’origine naturelle ou synthétique. Les parfumeurs sont appels à ces deux types d’ingrédients. Dans la catégorie des matières premières naturelle, vous pouvez utiliser les huiles essentielles. La difficultés avec les parfums, c’est qu’on y trouve toutes les substances règlementées : allergènes, CMR (cancerigène, mutagène, reprotoxique), camphre/eucalyptol/menthol règlementé pour les enfants, substances inscrites aux annexes II et III du règlement EU. Pour concevoir une synergie d’huiles essentielles en en maîtrisant les substances règlementées, il faut bien les connaître pour pouvoir les identifier et éviter une huile essentielle interdite ou anticiper les restrictions d’usage que l’évaluateur ne manquera pas de vous faire inscrire sur l’étiquette comme « ne convient pas aux enfants de moins de six ans » parce que votre huile essentielle de lavandin contient une proportion de camphre dépassant celle autorisée pour les enfants. Les allergènes, au dessus d’une certaine quantité, vont venir s’inscrire sur la liste de vos ingrédients et cela peur avoir un impact sur vos clients. Faire appel à un parfumeur, comme Rosier Davenne, artisan parfumeur dans le Sud de la France, est surement un gain de temps et vous garantira une composition de qualité ainsi que les documents règlementaires : certificats IFRA, allergènes,… Concernant les huiles essentielles, on peut également, dans une approche plus globale et écologique, voire éthique, s’interroger sur l’opportunité d’utiliser les essences de plantes sauvages, à faible rendement, dans un produit cosmétique rincé. Un choix d’huiles essentielles cultivées, à fort rendement et ne provenant pas d’un pays où la culture de ces plantes a remplacé les cultures locales sans aucun profit pour les autochtones.
Question : Moules à savon et coupe-savons, où les trouver et comment faire son choix ?
C’est en effet un choix difficile à faire et chacun trouvera la solution qui répond à ses attentes en fonction du nombre de savons à sortir, de la forme voulue, du poids et de la taille tout en prenant en compte le budget. Quelques fournisseurs existent mais ils sont peu nombreux. Si l’on veut une idée de la manière dont une savonnerie peut s’équiper, il est intéressant de faire un tour sur le site US de Soapequipment. Vous y verrez tout ce qui existe ou presque. Il est possible de leur passer commande et de demander une estimation des frais de douane. Mais choisir entre un moule barre en PEHD, un moule de 9kg également en PEHD qui demandera un découpeur à barre en plus du découpeur à savon, un moule en silicone ou encore un moule DIY maison, c’est chose complexe. Il est difficile de donner des recommandations en la matière. Si le budget est très serré, l’idéal c’est soit de multiplier les moules en silicone à moins de 10 euros le moule en made in china ou de se fabriquer ses moules à partir de plaques de PEHD. Le bois brut n’est pas conforme aux exigences de la norme ISO22716 (BPF) dans la mesure où il ne peut pas être nettoyé efficacement (surface non lisse). Les moules et le coupe savon forment une sorte de « couple » qui va vous permettre d’obtenir un savon de 100g après la cure (découper à environ 109g car le savon va perdre de l’eau pendant la cure). Les moules en PEHD doivent être chemisés sauf pour quelques formules qui permettent un démoulage sans chemisage. Les moules en silicone forme rectangle (barres) ont l’avantage de permettre un démoulage aisé du savon tout en autorisant des marbrages, sans chemisage, mais ils sont cantonnés à de petites tailles de barres. On peut cependant mettre deux barres ainsi démoulées sur un découpeur de 40 cm découpant 18 Savons en une fois (2 barres de 9 savons chacune). Une marmite de 10l permet de remplir 9 moules de cette sorte. Avec 3 marmites de 10l et 27 moules en silicone, on obtient +/- 243 savons de 100g.
Question : quel packaging utiliser pour mes savons ?
Le packaging primaire en contact avec le produit fait l’objet d’un des chapitres du Rapport sur la Sécurité du Produit Cosmétique. L’attention est portée sur les interactions contenant-contenu c’est à dire la probabilité que des molécules chimiques soient transférés du contenant dans le contenu. Il faut don obtenir des informations du fournisseur de packaging sur la qualité du contenant. Pour un savon, s’il s’agit de papier ou de carton, selon les exigences de l’évaluateur, il peut vous être demandé une aptitude au contact alimentaire. La solution Low cost et rapide au démarrage si on veut emballer complètement son savon pour le protéger, c’est un papier A4 coupé en deux au massicot sans aucune inscription sur le papier avec des planches d’étiquettes collées pour fermer le papier, imprimées à l’imprimante jet d’encre maison. Le plus onéreux est de faire concevoir et imprimer une boite à savon. Il faut compter 30 centimes par boite à savon sur une base de quantité de 3000 boites plus le cout de la conception du graphisme, compter 800€. Vous pouvez contacter l’imprimeur Mizenboite dans le 22 pour un devis et Christophe Morvan, graphiste indépendant, ATSU également dans le 22 pour la conception.
Questions de Charline, animatrice d’ateliers cosmétiques
Question : La formation règlementation cosmétique est-elle adaptée à mon activité. Puis-je animer ces ateliers sans DIP pour les recettes que je donne à faire à mes participants ?
Réponse : Donner des recettes à fabriquer implique qu’en tant que Personne responsable, vous ayez toutes les données sur votre produit relevant du Dossier d’Information Produit (article 11 du Règlement EU1223/2009). L’objectif de ce DIP est que vous puissiez garantir la sécurité de l’utilisateur (vos participants) du point de vue de la toxicologie de la formule et de tous ses ingrédients (Rapport sur la Sécurité, partie A et B, annexe I du règlement EU1223/2009).
Cela implique que vous ayez toutes les informations de vos fournisseurs sur les caractéristiques physico-chimiques, micro biologiques pour chacune des matières premières que vous utilisez (fiches de spécification, fiches de données de sécurité,..), pour chaque lot de matière première que vous avez réceptionné (bulletin d’analyse des lots) et que les participants ont utilisé dans leur fabrication.
Il s’agit également de vous assurer que, tout au long des étapes de fabrication, vous puissiez garantir le maintien de la qualité du produit réalisé par vos participants, au regard des exigences de la norme ISO22716 fixant les Bonnes Pratiques de Fabrication.
Concevoir ce dossier d’information et écrire les procédures relatives aux BPF nécessite d’être formé à la règlementation cosmétique et les 3 modules proposés par Ypia vous donneront les outils et la méthodologie pour répondre à ces obligations qui sont les mêmes que si vous étiez fabricant.
Chercher à s’exonérer de ces obligations semble une très mauvaise idée. en effet, outre l’aspect risque suite à un éventuel contrôle par les autorités, vous allez passer à côté d’une opportunité de professionnalisation. Chaque métier a ses spécificités et requiert d’acquérir ou d’approfondir ses connaissances dans tous les domaines qui relèvent de la profession. C’est le cas pour l’artisanat cosmétique, comme pour la boulangerie ou l’électricité ou n’importe quelle autre branche professionnelle.
Au delà de l’aspect purement répressif, cette règlementation permet d’acquérir une meilleure connaissance des matières premières utilisées, de leur composition, des critères qui font leur qualité, des substances allergènes, CMR, sensibilisantes, etc.. qui peuvent s’y trouver et donc se retrouver dans les produits finis, en en maitrisant la dose à ne pas dépasser.
Concevoir une procédure d’hygiène des locaux ou d’hygiène personnelle, utiliser pour toutes ses formules un mode opératoire de fabrication avec des instructions de fabrication claires, établir la traçabilité de ses lots grâce à une fiche de fabrication et de contrôle, contrôler la qualité de ses matières premières à réception, .. Ce sont autant de garanties pour vous, pour votre société et pour le capital que représente vos clients. Pourquoi vouloir passer à côté ?
Les raisons financières sont de mauvaises raison. Une évaluation sur la sécurité pour une formule ne coûte pas cher. Demandez un devis, pour une crème, à l’Institut Ysope (contact sur le blog l’institut YSOPE) ou, pour des savons, à Laurent Bousquet (contact sur son blog l’Institut du savon) pour vous en convaincre.
Une grosse partie du DIP et du rapport sur la sécurité peut être fait par vous-même, vous pouvez préparer le dossier d’Information Produit pour une grande partie. Les procédures BPF relèvent également de votre responsabilité et peuvent être écrites sans faire appel à un tiers. Les déclarations à l’Ansm et sur le CPNP sont gratuites. L’étude de stabilité peut être faite en interne. Il n’y a que pour le Rapport sur la Sécurité du Produit, partie B, que vous devez absolument faire appel à un évaluateur diplômé. Lancez-vous dans la formation puis dans la conception du DIP et l’écriture des BPF. Une fois que tout sera prêt et sans avoir dépensé un euro, vous ferez appel à un évaluateur pour valider vos formules.
Questions de Rosalie sur le DIP-Rapport sur la Sécurité
Question : Une fois que la formule a été évaluée par un évaluateur sur la sécurité (Partie B du Rapport sur la Sécurité), peut-on changer de fournisseur de matière première, de pourcentage d’un ingrédient, de packaging, d’étiquette, de forme du savon ?
Réponse :
Concernant un changement de la proportion de chaque ingrédient dans la formule :
Une fois le Rapport sur la Sécurité (Annexe 1 du Règlement EU) qui contient l’évaluation sur la sécurité en sa partie B, effectuée, votre évaluateur a analysé pour tous les ingrédients de votre formule, en fonction de leur proportion respective précise dans la formule, leur toxicologie et les substances règlementées qu’ils peuvent contenir. Donc si vous changez les proportions d’un ingrédient, cette analyse n’est plus valide. Vous pouvez changez la taille des fabrications (le poids total) mais pas les pourcentages précis de chaque ingrédient par rapport au poids total tel qu’évalué dans le Rapport sur la Sécurité. Il faudra faire une mise à jour en cas de changement de pourcentage
Concernant un changement de packaging, de forme, d’étiquette :
Dans le Rapport sur la sécurité, la forme du Produit Fini, son poids et son emballage ont été pris en compte. Une image du produit emballé et une image de l’étiquette sont transmises à l’évaluateur et sont téléchargés sur le portail EU CPNP. Les interactions possibles entre le packaging et votre produit (interactions contenant-contenu) ont été évaluées. Donc ces éléments ne peuvent pas changer sans mise à jour du DIP et du CPNP. Vous avez cependant la possibilité d’anticiper des formes ou des packagings différents pour une même formule.
Concernant un changement de fournisseur :
Votre évaluateur aura analysé la toxicologie de chacune de vos matières premières en fonction des données transmises par vos fournisseurs (fiches de spécifications. Par ex, pour une huile essentielle, l’évaluateur calcule les allergènes étiquetables à partir des valeurs maximales indiquées par votre fournisseur. Si vous changez de fournisseur, les spécifications de vos MP changent. Par exemple, la même HE ne contiendra plus les mêmes quantités d’allergènes et cela changera la liste des allergènes mentionnés sur l’étiquette. L’évaluation et dans cet exemple la liste des allergènes étiquetables doit être revue. Une mise à jour de l’évaluation sur la sécurité doit donc être faite si vous changez de fournisseur. Vous pouvez faire évaluer une formule avec deux fournisseurs différents pour anticiper des changements en cours de fabrication.
Question de Rémi sur les balances et la métrologie légale
Question : J’ai une question concernant la métrologie légale, y a t il un texte qui indique que le contrôle interne est suffisant ? Je me demande si je dois passer par une société qui contrôle mes balances chaque année.
Réponse : La métrologie légale (balance homologuée et contrôle annuel) ne concerne que le poids des produits finis (produits préemballés) et non pas le poids des ingrédients de la formule. Concernant les équipements de pesage pour peser les ingrédients, le contrôle interne peut suffire s’il existe une procédure équipement qui détaille bien les conditions de mise en service, les tests utilisateurs et la maintenance régulière des balances. Il est possible de faire venir une société pour faire les tests et l’ajustage des balances. Pour les produits vendus préemballés (cosmétiques-produit fini), à quantité nominale constante, pour des quantités égales ou supérieures à 5 g ou 5 ml, le contenu effectif doit être mesuré ou contrôlé par un instrument certifié et à jour de ses contrôles. Ils doivent contenir en moyenne la quantité annoncée sur l’étiquette : le paquet peut contenir un peu plus ou un peu moins que la quantité affichée. Une quantité minimale doit cependant être garantie.
Personnellement, mais cela n’engage qu’Ypia, vu mes procédures, vu la dimension de mes fabrication et compte tenu du fait que tous les produits que je fabriques dépassent le poids indiqué sur l’étiquette, sans aucune exception ou tolérance, j’estime ne pas avoir besoin de balances homologuées en métrologie légale pour contrôler le poids de mes produits préemballés (savons, baumes, sérums). La métrologie légale implique non seulement d’avoir des balances homologuées mais de faire un contrôle des balances une fois par an (vignette verte) et cela implique de mettre en place des procédures de contrôle du poids qui ne me semblent pas applicables pour mes petites fabrication. La métrologie légale tolère des écarts, c’est à dire que le poids du produit fini peut être un peu en dessous ou au dessus. Je préfère ne pas tolérer d’écarts en dessous du poids indiqué, seulement au dessus et ne pas entrer dans ces procédures de métrologie légale. Mais ceci est mon opinion et chaque fabricant doit faire en fonction de la taille de son labo et de ses processus. En cas de contrôle portant sur la métrologie légale, il faut pouvoir argumenter et prouver que des contrôle de poids des produits finis sont faits qui démontrent que tous les produits dépassent le poids indiqué sur l’étiquette, soit peser systématiquement au moins 5% de son lot en contrôle PF et bien indiquer que le lot est conforme uniquement si le poids est supérieur ou égal au poids indiqué sur l’étiquette.
Ajouter un commentaire